J’ai découvert il y a peu une autre jolie plume dans mon entourage au détour d’un commentaire ici. Je l’ai rencontrée lors de ma toute première couverture photo de ces soirées que je vous montre parfois sur Instagram. C’est à chaque fois un plaisir de la croiser avec son compagnon. Elle a eu la l’extrême gentillesse de me permettre de publier un de ses textes. J’espère que cette lecture vous fera aussi frémir…
Rien ne présageait la tournure que prendrait cette fin de soirée. Le temps paraissait tourmenté et le vent soufflait au dehors, nous étions paisibles près du feu.
Soudainement, ce changement de voix me prit au dépourvu.
« Elise, ne bougez pas, je reviens.»
Cette phrase anodine, je la connais…Elle s’abat sur moi comme une douce caresse de cuir.
Le « vous », « Elise », sont des déclencheurs qui nous font passer de l’autre côté du miroir où nous aimons nous perdre. Il quitte le salon et je ferme les yeux. Quelques images défilent … Martinet, menottes, chaines, cravache, pinces… et puis plus rien. Mon esprit s’embrouille et le bas de mon ventre s’agite.
J’entends son pas dans l’escalier et un bruit de chaînes.
« Déshabillez-vous, Elise. Entièrement. Agenouillez-vous sur ce petit fauteuil devant la cheminée.»
Je m’exécute en silence,bercée par ce timbre de voix, presque autoritaire, qui suffit parfois, à lui seul, à m’exciter. Je sens sa présence derrière moi. Ce bruit de chaîne se rapproche. Il me souffle à l’oreille qu’il a très envie de contempler ces chaînes sur mon corps avant de me fouetter.
Le verdict était tombé. Ce soir, ce sera le martinet. A vrai dire, je suis heureuse, j’en avais très envie. Un petit sourire au coin de mes lèvres accompagne ses gestes. Il me pose lentement les menottes aux poignets , puis aux chevilles. Rituel enivrant qui me fait basculer dans la soumission. Je les aime ces bracelets de cuir souple qui me serrent la peau.
Puis une main tient fermement ma nuque, l’autre fait glisser cette chaîne froide sur mon corps réchauffé par les flammes qui dansent dans la cheminée. Le contraste est saisissant. Il prend son temps, pose la lourde chaîne autour de mon cou, puis la fait glisser entre mes seins pour se croiser sur mon ventre chaud et terminer dans le bas du dos, reliée par un cadenas. Ma tête commence à partir. Je ne sais pas exactement ce qu’il fait mais une chose est sûre, mes mains dans le dos et chevilles sont liées et je ne peux plus bouger. Je suis à sa merci.
C’est à ce moment précis que mon inconscient l’emporte. Plus rien n’est raisonné, le lâcher prise s’installe, insidieusement.
Un premier martinet me frôle. Je le reconnais. Je l’appelle le rouge. Il est doux, j’aime le sentir glisser sur ma peau.
Puis, un second, que je nomme le noir. Il est fait d’un cuir plus épais, plus lourd, sûrement plus cinglant. Mais ça, je ne peux pas encore le dire car il ne m’a qu’effleurée une nuit précédente. Sans doute pour me frustrer et laisser libre cours à mon imagination pour une future séance.
Ils sont tous deux faits sur mesure, gravés à son nom. Il a choisi le type de cuir, son épaisseur, sa longueur, sa couleur. Les moindres détails ont été étudiés avec l’artisan pour que ces deux martinets lui ressemblent et me donnent un plaisir maximum.
Le noir… Je l’attends depuis un moment, il le sait. Mais ce jeu d’attente et de frustration est sa spécialité. Pas de précipitation, il est très patient, plus que moi. Et pourtant, j’ai cette impression qu’il l’essaiera ce soir. Cette prise en main est essentielle pour mieux le maitriser et me donner toujours plus de plaisir. L’attente commence. Je suis attachée, nue devant la chaleur du feu. Les chaines se sont réchauffées peu à peu sur mon corps et, étonnamment, je n’ai pas envie de m’en séparer. Il prend son temps, me regarde, il aime ce tableau, cet esthétisme. Je le sais et je lui donne ce spectacle. Langoureuse, je n’ouvre toujours pas les yeux et mon esprit s’évade. Je l’écoute me parler, m’énoncer la suite de la soirée. Après avoir longuement frôlé toutes les parties de mon corps avec le rouge et le noir, il saisit que je commence à les apprivoiser, les distinguer et surtout à les imaginer parcourir mon corps de façon plus provocante…
A cet instant, il décide de me détacher les mains et les chevilles reliées entre elles tout en me laissant les chaînes et le cadenas.
Me pencher à sa demande, le dos à plat sur le canapé, les cuisses ouvertes et les mains tendues devant moi m’excite terriblement. Il attend. Je sais ce qu’il attend. Il attend cette goutte qui perle entre mes jambes, interminable, signe incontrôlé d’une forte excitation chez moi. Il n’a pas attendu longtemps, je lui offre ce cadeau. Je ne doutais pas qu’il allait commencer avec le rouge, idéal pour s’échauffer et faire rougir mes fesses, de surcroît… Les claquements se suivent à un rythme régulier et je le laisse m’emmener lentement au plus profond de moi-même.
Le noir. Celui que j’attends, se pose enfin sur moi. Le bruit de cette chaine autour de mon cou m’empêche de m’abreuver pleinement de ses paroles. Alors, je me laisse entièrement envahir par cette nouvelle sensation. L’odeur du cuir qui se pose dans mon cou, la lourdeur des lanières qui s’abattent sur mon dos, les coups qui se suivent et ne se ressemblent pas. Je me l’approprie, je le déguste et le crains en même temps. Il me répète qu’il n’est qu’à 20% des sensations qu’il peut donner. Je le crois. Et attends la suite… il m’annonce une série de 30 coups crescendo.
A cet instant, mon esprit est confus. Il annonce des chiffres et fait glisser son doigt à l’endroit où le martinet se posera mais la concentration n’est plus possible. Le deux est doublé, le six me pince le haut de la fesse droite, le 7 me prends par surprise. Je libère un cri. D’appréhension, de plaisir, je ne sais plus. Il continue de compter, mon dos commence à rougir, la chaleur m’envahit complètement. Je suis bien, mais inconsciemment en quête de l’abandon total que nous recherchons à chaque fois, toujours plus, toujours plus loin. La quête du Graal en quelque sorte…
Les derniers coups arrivent, s’abattent bien à plat sur mon dos, sans répit, de plus en plus fort, je les ressens plus cinglants. Je sens que je pars mais la fin approche.
« Ce sera tout pour aujourd’hui » me souffle-t-il à l’oreille.
Je reprends mes esprits. C’était une séance de prise en main, ne pas aller trop loin la première fois… Ce qui m’obligera à lui réclamer une nouvelle séance mais quand il le décidera, comme toujours.
Un moment suspendu, unique, exceptionnel, fusionnel comme tous les moments que nous vivons ensemble.
Je vous aime Monsieur.
Votre soumise.
Et voilà, cette histoire érotique s’achève. Vous a-t-elle plu ? Êtes-vous consommateur, consommatrice de récits érotiques ? J’ai depuis l’enfance eu une grande appétence pour les livres. Plus ils étaient épais, mieux c’étaient car j’aimais à me perdre dans l’imaginaire de ces romans, et, quitter les personnages, à la fin du livre, se faisait toujours avec un petit serrement au coeur. Tout en étant impatiente de dévorer les pages. Sentiment paradoxal. Mon premier livre érotique, des éditions de La Musardine, a été une lecture à la fois coupable et délicieuse. Coupable car je l’avais déniché dans l’armoire de ma mère au milieu d’une pile de vêtements approximativement pliés et à coté d’un vibromasseur doré. Ceux du catalogue de La Redoute où on voyait une dame se masser le visage avec satisfaction… Puis à l’ère d’internet, j’ai découvert avec encore une plus grande délectation que de nombreux récits érotiques étaient disponibles. Le format des nouvelles a toujours était frustrant pour moi, aussi, bien souvent je ne lisais que les histoires dont je voyais qu’il y avait plusieurs parties. C’est un peu comme attendre qu’une série soit complète sur Netflix avant de la dévorer en continu. Malheureusement, c’était aussi trouver que tous les récits ne se valaient pas. Premièrement il faut que la configuration dans lesquels sont placés les protagonistes fasse partie des situations qui vous excitent. Il faut trier. Puis, en tout cas pour moi, l’histoire ne doit pas être trop capillotractée. Autrement dit, une histoire de sexe sur une planète extra terrestre entre un poulpe et un humanoïde ne va pas me convenir. Et enfin – voire surtout – l’écriture et le style de l’auteur vont être déterminants. Trop de fautes d’orthographes sont rédhibitoires pour moi. Parfois, elles contribuent à ce que le sens de la phrase m’échappe. Ou encore les débuts qui commencent par décrire une femme avec sa taille, ses mensurations. Trop cliché. Alors je zappe. Et je me retrouve à l’affût de la bonne histoire, ou du bon site pour découvrir de nouvelles pépites…